"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8
Nous ne traversons pas une simple crise financière, nous dit MS, nous sommes au temps des crises et notre rapport dual au monde (sujet-objet) est devenu une impasse. Le monde doit devenir un acteur, avec ses représentants, ses règles, ses codes et son pouvoir.
MS part de deux constats. Débord il identifie six changements majeurs des 100 dernières années, tous dus à notre savoir scientifique. Mais il en identifie un autre, note de boucle infernale : l'homme sujet, fidèle à Descartes, a tellement agi sur le monde objet que celui-ci se rebelle aujourd'hui. Et d'un objet (d'étude, de richesse, et.), le monde et en particulier la terre, devient un sujet qui rappelle ses droits et ses désirs et commence à manifester son impatience.(pollution intolérable, disparition d'espèces, manque d'eau, catastrophes, etc.)
Ce livre est un enchantement. De courts chapitres dissèquent avec humour et légèreté la vie aristocratique sans pesanteur d'une famille anglaise, qui séjourne sur l'île de Corfou. Un excellent moment de détente.
Le frère de l'auteur, Lawrence est l'écrivain bien connu. GD ne le ménage pas, dans son tableau familial. Paresseux, prétentieux, jouant un rôle : un vilain aristo. C'est la mère de ces deux enfants qui mérite particulièrement l'attention du lecteur. Esclave digne et consentante de sa progéniture, elle flotte sur leurs caprices et tient son rang. Une espèce en voie de disparition et fort mal protégée !
Quand à GD, son intérêt pour la zoologie va être à l'origine des aventures cocasses que cette famille vivra à Corfou. Attention aux serpents dans la baignoire, à l'albatros écorcheur, aux mantes avides, aux scorpions en forte expansion, etc. Le pire est au programme, mais avec légèreté, humour et distance de bon ton.
Profitez de ce rare roman, si vous avez la chance de le trouver encore...
Voici un plaidoyer bien étayé sur l'aveuglement où nous ont conduits la foi dans le monétarisme et l'illusion des marchés parfaits. C'est aussi un plaidoyer pour un keynésianisme actif , un rôle régulateur retrouvé des collectivités humaines et une responsabilisation accrue des acteurs financiers. Tout le contraire de ce qui a été fait et de ce qui continue à se faire sous nos yeux.
Lire la suite... Joseph Stiglitz, Le Triomphe de la cupidité
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