"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
L'auteur, un homme truculent qui se veut absolument libre, nous fait vivre, sans tolérance, les tribulations d'un village chinois et de deux citoyens "exemplaires" face au communisme local. C'est explosif, iconoclaste à souhait et toujours jubilatoire.
Une histoire à dormir debout, prétexte à une description joyeusement féroce des rapports humains, en particulier au travail. Un excellent moment de lecture, pour remonter le moral et oublier les grèves de la RATP, la religion du CO² et autres c...
Un homme jeune et beau perd sa femme (jeune et belle) et en ressent un peu de gêne, sans plus. Donc il s'installe toute la journée dans sa voiture, devant l'école de sa fille, où il vaque à ses affaires. Naturel, n'est-ce pas ? N'eussiez-vous point aussi fait de même ?
Ce lieu privilégié devient alors, au sein du chaos personnel du héros (mais si !), un confessionnal inattendu, pathétique et réjouissant. Collègues, anciennes et futures maitresses, petits employés et grands patrons, avec ou sans chiens de compagnie, tous vont défiler, étaler leurs turpitudes et leurs analyses et recevoir sinon l'absolution, du moins quelques soulagements de leurs états, à vrai dire, pas très brillants.
Ce brassage chaotique d'intimités reste calme, léger et jubilatoire, jusques et y compris, dans la pénétration paroxystique du fondement d'Eleonora. Pour conclure qu'on connait bien mal ceux qui nous sont les plus proches, pour ne rien dire des autres.
Le style est au diapason, avec des dialogues courts et souvent pleins d'humour, comme l'est tout ce roman qui ne se prend jamais au sérieux. Bravo.
Sur le plus haut trône, on n'est jamais assis que sur son cul. (Montaigne)
Le Père Noël, qui, comme on sait, exauce nos souhaits, m'a livré cette anthologie thématique, recueil de courbes pleines, que l'art mathématique lui-même ne saurait mettre en formules. Cette fesse, dont on nous dit qu'elle a une face pourrait bien nous faire prendre l'un pour l'autre, ce qui vaut peut-être mieux que l'inverse ?
Restons calmes. Enfin raisonnablement, car qui le resterait trop trahirait à n'en pas douter un grave déficit hormonal. Après tout, notre but sur terre n'est-il pas, et cela seulement, de créer les conditions de la perpétuation de notre espèce, sans laquelle nous ne serions pas là pour en disserter ? Et si ces pleins et ces déliés, désespoir de la plume et de l'encre, y contribuent, même un peu, gloire à eux et reconnaissance éternelle.
Mais, au fait, ce livre ne contient-il pas, au contraire un terrible danger ? Bien sur, il doit pouvoir être mis entre toutes les mains, ou presque. Et bien j'affirme que c'est raté. Car cette fissure gracieuse, nul ne sait où elle conduit lorsqu'aucun indice de propriété incontestable ne l'accompagne. Elle reste fesse et ne présume pas une face. Et si au lieu de diriger nos coeurs vers l'accomplissement utile du devoir humain, elle nous engouffrait, fascinés par une beauté équivoque, dans l'abîme de la stérilité de l'attrait du même sexe ? Horreur et damnation ! Alors, de grâce, dans l'édition suivante, ajoutez cette légère touche de réassurance qu'apporterait la preuve, même discrète, que nous approchons bien de ce qui nous manque et nous complète, lorsque rien d'autre ne nous y aide.
Et après tout, faites ce que bon vous semble, il n'y a pas que des vieux cochons sur terre.!
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