"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8
L'auteur est un merveilleux traducteur de la civilisation chinoise vers la notre. Son livre "Vide et Plein" m'avait, en son temps, permis de soulever un morceau du voile de la calligraphie et de la peinture chinoise. Ce livre-ci nous donne à saisir en direct les écrits des maîtres, lecture qui suppose déjà une certaine initiation.
Ce roman témoigne de la grande sensibilité de l'auteur et de son talent à la partager. Il fait vibrer les mots dans des phrases courtes, ouvertes à l'imagination du lecteur. Disons-le autrement, il sait écrire. Et, tout au long de son récit, il glisse quelques pensées brèves qui semblent demander notre approbation. Page 398, par exemple, "D'un autre côté, souffrir du mal qu'on fait est le seul moyen de se croire intact". Oui et non, d'ailleurs ...
GC a réussi dans ce court roman à nous faire pénétrer avec humour et pas mal de coups de griffes, dans le monde (un peu caricaturé ?) des opérations financières franco-françaises. Notre belle tradition centralisatrice ( et de gôche !) confère toujours à l'état tentaculaire le savoir pur de concupiscence et exclusif de ce qui est bon pour le peuple, bien mieux qu'à celui qui agit ! Bien entendu, tant de pouvoir conduit à en abuser pour ses copains ou pour soi. Mais il y aura toujours une haute conscience pour prétendre que c'est l'exception et non la norme ...Page 245 sur 335