"Il n'existe qu'une langue pour exprimer des vérités absolues : la langue de bois"
"L'obstination et l'ardeur des opinions sont la preuve la plus sûre de la bêtise" Montaigne, III,8
Ce remarquable roman, d'une parfaite dignité, tient son lecteur autant par le cœur que par l'esprit, sans chercher à l'étouffer par un excès inutile d'émotion spectaculaire. Deux personnages admirablement campés, aussi différents qu'on puisse l'être, sauront donner un sens à leurs vies et à celles de leurs proches dans l'Italie mussolinienne. Ils se seront aimés, sans vraiment se l'être avoué et sans désir exprimé, avec passion et détermination. Mais nul n'est à l'abri des séismes ! Ce roman, Goncourt 2023, m'a ému par sa sensibilité discrète, ses personnages touchants et crédibles, sa qualité d'écriture. Une belle histoire de vies, romanesque et chaleureuse.
J'ai été séduit par ce passionnant récit d'un voyage difficile, mais riche au cœur d'une zone en général peu connue de l'Europe centrale, entre Grèce, Bulgarie et Turquie. Voyage ? Pas seulement, car l'auteur est née en Bulgarie à l'époque glorieuse du socialisme scientifique et de ses infamies, dont elle reste d'ailleurs marquée. Elle possède ainsi un atout majeur : elle parle et comprend certains langages locaux, ce qui lui permet d'entrer assez profondément dans les usages, les croyances et les mobiles des populations des Balkans. Et elle va nous en servir de captivants extraits dans un style direct et léger. Lire ce récit vaut un beau voyage !
Chacun doit supporter au cours de son existence des coups inacceptables, responsables de souffrances qui l'envahissent et l'obscurcissent au point qu'il se sent incapable de laisser place dans sa vie à autre chose qu'un ressassement de cette douleur.
Consoler, c'est ouvrir une fenêtre dans cette obscurité pour que la vie continue et c'est redécouvrir que chaque être existe grâce aux liens qui le lient au monde, aux autres, et qu'en dépit de cette souffrance ces liens sont là, résistent et nous permettent de continuer à vivre. Ce n'est pas soigner ou réduire cette souffrance qui compte, mais en faire une expérience personnelle qui ne disparaitra jamais, mais à côté de laquelle la vie pourra continuer et s'enrichir.
Ce livre passe en revue les choix qu'ont faits une sélection de grands esprits (de Cicéron à Camus) face à ces coups du sort dont la liste est sans fin et qui se termine toujours par l'annonce de notre propre mort. Quelles chemins proposent-ils ? On-t-ils réussi au moins en partie ? Sans prétention de système, ce livre est pour chacun de nous une source d'enrichissement sur un sujet que nous n'abordons pas naturellement et qui semble même presque inactuel. Et pourtant ce texte est d'une lecture facile, bien écrit, riche de citations. Il faut le lire !
Lire la suite... Michael Ignatieff, Les chemins de la consolation
Page 1 sur 331